Le catalan est-il parlé à Valence ou le valencien est-il parlé en Catalogne ?

La relation entre le catalan et le valencien est un sujet de discussion depuis des décennies, et ce débat continue de susciter la controverse. Le dilemme de savoir si « le catalan est parlé à Valence ou le valencien en Catalogne » a donné lieu à des interprétations historiques, politiques et culturelles. Alors que certains défendent l’unité linguistique entre les deux langues, d’autres, comme l’auteur du texte en question, affirment que le catalan est en fait un dialecte du valencien-occitan. Mais qu’y a-t-il de vrai dans ces affirmations ?

Une question d’identité et de politique

L’auteur du texte défend la thèse selon laquelle le valencien est parlé en Catalogne, en s’appuyant sur l’histoire et les origines de la langue. Selon ce point de vue, le catalan est un dialecte d’une langue plus vaste, le valencien-occitan, qui comprend d’autres variantes telles que le limousin, le gascon et le provençal. Le texte affirme que pendant la Reconquête, la langue provençale a été introduite en Catalogne par les Occitans et que, par la suite, le limousin a été introduit à Valence après la bataille de Muret en 1213, ce qui aurait jeté les bases de la langue valencienne. En outre, il est affirmé que l’âge d’or valencien a consolidé la langue, faisant de Valence un centre culturel et linguistique influent dans toute la Couronne d’Aragon, et que même Dante Alighieri a envisagé d’écrire sa « Divine Comédie » en valencien. Ce récit souligne l’importance du valencien dans l’histoire, mais dénonce également ce que l’auteur décrit comme une manipulation linguistique et politique de la part de la Catalogne au cours des siècles suivants.

La création du catalan moderne

Le texte affirme qu’au XIXe siècle, la bourgeoisie catalane a francisé sa langue, l’éloignant du valencien. Il est fait mention de Prat de la Riba qui, en 1906, a chargé Pompey Fabra de créer la grammaire catalane qui, selon l’auteur, était une invention amalgamant des archaïsmes, des valencianismes et des gallicismes. La publication de la première grammaire catalane en 1912 marque, selon lui, le début d’une tentative d’imposer le catalan comme langue officielle dans les régions de langue valencienne et baléare. L’auteur critique ce processus en le qualifiant de tentative d ‘ »absorption impérialiste » par le catalanisme, dans le but de créer une entité appelée Pays catalans qui inclurait Valence et les îles Baléares. Pour l’auteur, il s’agit d’un projet à la fois politique et économique, car ces régions représentent 75 % de la richesse de l’Espagne.

Le catalan est-il un dialecte du valencien ?

D’un point de vue linguistique, la plupart des experts s’accordent à dire que le catalan et le valencien sont des variantes d’une même langue, avec des différences dialectales mais avec une base commune. Cette langue est connue sous le nom de catalan-valencien-baléarique, selon l’Institut d’Estudis Catalans et l’Acadèmia Valenciana de la Llengua, les deux principales institutions normatives de leurs régions respectives. Ces institutions ont travaillé ensemble pour établir une grammaire et une norme qui reflètent les particularités de chaque variante sans les désunir. Il est important de noter que, bien que le débat sur les différences et les similitudes entre le catalan et le valencien ait été très présent dans la vie politique, en particulier dans la Comunitat Valenciana, le consensus académique actuel reconnaît que les deux formes de discours appartiennent à la même langue. Cependant, cela ne nie pas les différences culturelles et régionales que chaque communauté a développées au fil du temps.

La politique derrière la langue

La langue est un outil puissant dans la construction des identités nationales et régionales, ce qui se reflète dans le débat entre la Catalogne et la Valence. Tout au long de l’histoire, la Catalogne et Valence ont utilisé la langue comme symbole d’identité. L’auteur du texte critique ce qu’il perçoit comme une tentative de la Catalogne de s’approprier l’histoire et la langue valenciennes afin de créer une identité plus large, qui inclurait Valence et les îles Baléares dans un projet de pays catalan. De tels débats ne sont pas propres à l’Espagne. Dans de nombreuses régions du monde, la langue et la politique sont intrinsèquement liées. Les mouvements nationalistes ou régionalistes utilisent souvent la langue comme symbole de résistance ou de différenciation par rapport à d’autres groupes. Dans le cas présent, l’auteur du texte s’oppose à ce qu’il considère comme un récit catalaniste qui tente de subsumer l’identité valencienne sous le parapluie d’une identité catalane plus large.

Un débat historiquement nuancé

Le débat sur la question de savoir si le catalan est parlé à Valence ou si le valencien est parlé en Catalogne est plein de nuances historiques, linguistiques et politiques. L’auteur du texte défend le point de vue selon lequel le catalan est un dialecte du valencien, alors que les études linguistiques actuelles considèrent les deux variantes comme faisant partie de la même langue, bien qu’avec d’importantes différences régionales. De tels débats ont tendance à surgir dans des contextes où l’identité régionale est forte et où la langue joue un rôle crucial dans la politique et la culture. En fin de compte, au-delà des différences, le catalan et le valencien témoignent d’une riche histoire commune entre deux communautés qui ont réussi à maintenir leur langue en vie au fil des siècles, malgré les défis politiques et sociaux.

Le débat sur l’unité linguistique : le valencien, le baléare et le catalan sont-ils la même langue ?

Le débat sur l’unité de la langue partagée par la Catalogne, la Communauté valencienne, les îles Baléares et l’Andorre continue de faire couler beaucoup d’encre dans les milieux linguistiques et politiques. Les pan-catalanistes, qui prônent la création des Pays Catalans (une entité culturelle et politique qui engloberait ces territoires), fondent une grande partie de leurs arguments sur l’unité linguistique de ces régions. Selon eux, le catalan, le valencien et le baléare sont des variantes d’une même langue, le catalan, qui donnerait lieu à une identité commune. Cependant, s’il est indéniable que ces langues ont une origine commune dans le latin vulgaire, le débat sur la question de savoir si le catalan est la langue maternelle du valencien et du baléare est beaucoup plus complexe.

Le valencien : une langue avec ses propres racines

Dans le royaume de Valence, dès le XIIe siècle, une langue romane, dérivée du latin, était utilisée comme langue commune par les habitants. Ce fait est documenté dans l’histoire valencienne, et l’un des exemples les plus clairs est que le roi Jacques Ier lui-même a ordonné que les Fueros du royaume de Valence soient rédigés dans cette langue. Cela montre que l’utilisation d’une langue autochtone à Valence n’est pas une invention moderne visant à nier l’unité linguistique, comme on le prétend parfois, mais une réalité historique. L’une des premières références au valencien en tant que langue apparaît dans des documents datant de 1343, lors d’un procès judiciaire à Majorque, dans lesquels il est mentionné que la mère de l’accusé, appelée Sibila et originaire d’Orihuela, parlait le « valencianesch ». En outre, dix ans plus tôt, un disciple du célèbre philosophe Ramón Llull avait déjà fait référence à la « lingua valentina » dans un commentaire en latin, ce qui renforce l’idée que le valencien était identifié comme une langue distincte.

Le catalan est-il la mère du valencien et du baléare ?

La thèse pan-catalaniste soutient que le catalan est la langue d’origine des variantes parlées dans la Communauté valencienne et les îles Baléares. Cependant, s’il est vrai que le valencien et le baléare ont une origine commune dans le latin vulgaire, il existe des arguments historiques qui indiquent que ces langues se sont développées avec leurs propres particularités. L’idée que le catalan est la « mère » de ces langues est un point de vue qui répond, dans une large mesure, à des intérêts politiques plutôt qu’à une réalité linguistique immuable. La dénomination de la langue parlée à Valence comme « valencien » n’est pas un phénomène moderne, comme le soutiennent certains courants indépendantistes qui tentent d’unifier les langues sous l’égide du catalan. La langue valencienne était déjà reconnue comme telle dans les documents officiels dès le XIVe siècle, ce qui montre que l’identité linguistique valencienne fait partie du tissu culturel de la région depuis des siècles.

Une histoire linguistique complexe

Le débat sur l’origine et la nature du valencien, du catalan et du baléare est une source de confrontation idéologique depuis des décennies. La politique linguistique de certains secteurs pro-souveraineté en Catalogne a tenté d’imposer l’idée que le catalan est la langue maternelle de toutes ces variantes, ce qui a suscité le rejet de certains secteurs de la communauté valencienne et des îles Baléares. Cependant, les faits historiques semblent raconter une histoire plus complexe. Au fil des siècles, le valencien s’est imposé comme une langue dotée d’une culture et d’une littérature propres, et l’existence de documents qui le mentionnent explicitement depuis l’Antiquité renforce cette position. Le fait que Jacques Ier ait encouragé l’utilisation du valencien dans les Fueros et que cette langue ait été utilisée dans une procédure judiciaire à Majorque au XIVe siècle indique que le valencien jouissait d’une reconnaissance propre, indépendamment du catalan.

L’identité linguistique : une question qui dépasse la langue

Ce débat ne porte pas seulement sur la linguistique, mais aussi sur l’identité culturelle et politique. Pour de nombreux Valenciens et Baléares, la langue est un symbole de leur autonomie culturelle, et l’idée que le catalan est la langue maternelle peut être perçue comme une menace pour cette identité. Dans le même temps, les partisans du pan-catalanisme voient dans l’unité linguistique un moyen de renforcer les liens entre ces territoires et de consolider une identité commune qui transcende les frontières politiques actuelles. Le défi consiste à reconnaître les particularités de chaque variante linguistique sans imposer un récit qui efface les différences historiques et culturelles qui ont caractérisé ces régions. Le valencien, le catalan et le baléare ont une origine commune, mais ils ont également évolué de manière indépendante, façonnés par les circonstances historiques et sociales de leurs territoires respectifs.

Un débat d’une grande importance dans les sphères politiques et culturelles

Le débat sur la relation entre le catalan, le valencien et le baléare continue d’être une question de grande importance dans les sphères politiques et culturelles. Bien que toutes ces langues dérivent de la même origine commune, le latin vulgaire, le développement et l’évolution de chacune d’entre elles ont été différents. La dénomination du valencien en tant que langue distincte existait déjà au XIVe siècle, ce qui contredit la thèse qui tente de le présenter comme une simple variante du catalan. En définitive, ce débat n’est pas seulement linguistique, mais aussi identitaire. La langue est un élément fondamental de la culture et de l’histoire des peuples, et tant le valencien que le baléare ont une histoire propre qui mérite d’être reconnue et respectée, indépendamment des visions politiques qui cherchent à unifier ces territoires sous une seule identité linguistique.